II/Méthodes scientifiques pour prévoir un séisme

A/Les méthodes scientifiques à court terme:

Une prévision à court terme est très difficile à mettre en place et à confirmer car cela revient à étudier le lieu, la date et la magnitude précise du séisme. Plusieurs méthodes d’une fiabilité incertaine au court du dernier siècle ont été utilisées.

  • Comportement des animaux:

Une des méthodes les plus suivies actuellement consiste à observer le comportement des animaux; cette méthode ne nécessite pas de matériels scientifiques. De plus celle-ci peut être observée par la population. En effet, lors du séisme dans la province du Sichuan en Chine, des milliers de batraciens ont fui la région avant le séisme.

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Attitudes des grenouilles avant un séisme

  • Concentration de radon:

On a également étudié la concentration en radon des eaux souterraines proches d’une faille active. Le radon est un gaz radioactif naturel (donc dû à une réaction nucléaire naturelle) dont la concentration varie en fonction de la nature du sol ou encore des variations météorologiques. On a observé que la teneur en radon augmentait dans les eaux à l’approche d’un séisme. Ceci serait dû aux frictions dans la roche au moment de la rupture provoquant le séisme. Ces frictions engendreraient la fracturation de la roche, entraînant une remontée vers la surface du radon piégé dans les roches profondes. Il a été établi de façon formelle qu’il existait une relation entre la teneur en radon et l’activité sismique. Il est cependant délicat d’utiliser cette technique seule car on ne sait pas précisément déterminer les fluctuations de la teneur en radon dues à d’autres activités naturelles comme les variations climatiques. Il est donc difficile de donner une alerte fiable avec ce seul élément. Dès lors, on utilise fréquemment cette technique associée à d’autres éléments de prédiction.

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Graphique permettant d’analyser la présence de radon

  • L’utilisation de la montée des eaux dans les sous-sols:

Dans les années 70, les chinois ont cherché l’ensemble des signes précurseurs « scientifiques »d’un séisme mais aussi d’autres phénomènes, telle la montée des eaux  précédent le séisme ! Le 4 février 1975 à Haicheng en Chine, l’étude du niveau d’eau dans les puits et nappes phréatiques a montré que ce dernier avait  augmenté rapidement avant le séisme (plus de 20 cm d’augmentation furent observées). Malheureusement cette procédure n’est pas fiable dans toutes  les régions du monde car certaines régions arides connaissent un  risque sismique important! Enfin le comportement des animaux telle, la fuite des rats des villes ou l’excitation des animaux domestiques avant un séisme fait encore l’objet de recherches par les scientifiques ou les vétérinaires .

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Carte des ALÉAS sismiques dans le monde

  • La méthode VAN:

Cette méthode d’origine grecque, appelé Van du nom de ces inventeurs, Varotsos, Alexopoulos et Nomicos date des années 1980. Ces scientifiques ont remarqué que quelques jours et quelques heures avant un séisme, il existait des anomalies dans les enregistrements  appelés SES (Signaux Electro-sismique).Cette méthode consiste à enregistrer les courants électriques naturels circulant dans les sous-sols. Comme la Grèce est sismiquement très active, ils ont pu construire une méthode de prédiction grâce à un réseau de stations. Ces trois scientifiques purent ainsi déterminer le lieu (en utilisant les enregistrements des stations réparties sur le territoire), l’heure (quelques heures après l’enregistrement de la SES) et la magnitude du séisme à venir ( qui est proportionnelle à  l’amplitude de la SES). Des dizaines de prédictions ont été faites mais il est très difficile de connaitre l’efficacité exacte de cette méthode assez critiquée et au centre d’un débat scientifique important.

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Calcul des anomalies par la méthode VAN

 

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